DANS LES PAS DES REFUGIES DE LA RETIRADA
CAMPS EN FRANCE - 1940 - 1942 -
Article de MIDI de Midi libre n° 26773 et de l’Indépendant du Midi n° 427 du 3 mars 2019 Retour, 80 ans, après dans le village Catalan de La Vajol pout revivre l’exil des autorités officielles de la République espagnole. Midi a marché sur les traces des milliers d’Espagnols qui ont fui la répression franquiste. De La Vajol, localité d’une centaine d’âmes, perchée à 546 mètres d’altitude, le chemin à pied vers la France n’est qu’une formalité. Dans ce panorama que domine la plaine de l’Empordà puis au loin la baie de Rosas, s’est joué l’un des nombreux drames de l’exil des républicains espagnols, connu sous le nom de RETIRADA. Outre la population civile cherchant une échappatoire, La Vajol fut aussi le théâtre de l’exil des dirigeants de la IIe République espagnole, au premier rang duquel se trouvait son dernier président, Manuel Azana (1880-1940). Sur cette piste sablonneuse, ondulant entre châtaigners, chênes-lièges et prairie, se sont évaporés les idéaux de justice et de liberté de la République espagnole (1931-1939). Sur ce chemin qui court au-dessus du village de La Vajol vers la frontière, les réfugiés et soldats républicains, de janvier et février 1939, ont cherché leur salut vers la France, à l’écart des routes encombrées du Perhus et des cols conduisant à Cerbère, Banyuls, Prat-de Mollo… MAREE DU DESESPOIRFin janvier 1939, une interminable cohorte de civils harassés, apeurés, remonte le contrefort des Albères. Ils sont des milliers, femmes, enfants, vieillards, chargés de leurs maigres biens, jusqu’à 475 000 personnes, à fuir dans un désordre indescriptible la vindicte de l’armée victorieuse de Franco, l’aviation qui mitraille les colonnes de fuyards… Tous n’ont qu’un but : rejoindre la France, se mettre à l’abri de la barbarie franquiste. La guerre d’Espagne vit ses derniers feux. Elle s’achève le 1er avril 1939 avec la rédition de Madrid. Barcelone la révolutionnaire est tombée sans combattre le 26 janvier, Gérone a suivi, Figueres a été évacuée. Face au rouleau compresseur franquiste et de ses alliés fascistes et nazis, le soldats de l’armée populaire de la République battent en retraite. Cette marée du désespoir demande asile à la France, la patrie des droits de l’homme. Le gouvernement Daladier tergivers, garde la frontière fermée, reticent à accueillir ces foules misérables, ces soldats "rouges", anarchistes, communistes, socialistes, de futurs indésirables. La France se prépare à collaborer… Face à cette avalanche humaine, la frontière s’ouvre aux civils et aux blessés le 28 janvier. Puis le 5 février, aux combattants qui doivent déposer les armes. Ceux-ci seront parqués dans les camps d’internement, parfois à même le sable comme à Argeles-sur-Mer, au Barcarès, à Saint-Cyprien, dans des conditions inhumaines et dégradantes… Les routes étroites qui mènent au Perthus, à Cerbère, Collioure, Par-de-Mollo sont encombrées de véhicules hors d’usage, de réfugiés qui tentent de se protéger du froid intense, du vent, de la neige parfois. L’hiver 1939 fut l’un des plus rude du siècle. Des familles entières passent plusieurs nuits dehors dans les fossés. Des nourrissons meurent de froid, de malnutrition… La nuit, des milliers de feux de camp éclairent ce versant couvert de chênes-lièges. Ce sont les feux de l’exode. Dans ce chaos, ce qui reste des autorités républicaines suit le mouvement de reflux, à l’écart. Le chef du Gouvernement Juan Negrin, ses ministres, une partie des Cortes, la chambre des députés restée fidèle à la République, les autorités de la Genéralité de Catalogne ont trouvé refuge dans les villages accolés à la frontière, au dessus de la Jonquère. Negrin, partisan de la poursuivre le combat, se persuade encore que les Occidentaux vont entrer en guerre contre Hitler et qu’ils vont se ranger à ses côtés. Le Premier ministre a installé son quartier général à Agullana. Madrid et la zone centrale résistent encore. Tout n’est pas perdu, croit-il. On a réquisitionné une maison de maître entre Maçanet de Cabrenys et La Vajol, au mas Can Barris pour y loger le président de la République, Manuel Azana. Les autorités légales ne maîtrisent plus rien. Entre Negrin et Azana qui, lui, milite pour une cesser-le-feu et une solution humanitaire, rejetés par Franco, règnent désaccords et non-dits. Les évènements vont les balayer de l’histoire. Le bâtiment extérieur de cette mystérieuse mine de Canta, bien qu’en réfection, est accesible par une piste, contrairement à la grande maison de maître, Can Barris, ou le président Azana passa sa dernière nuit en Espagne. Le 4 février, le quartier général de l’armée républicaine, ainsi que la résidence de Negrin à la Agullana, sont bombardés par l’aviation ennemie. L’évacuation des autorités est alors décidée pour le lendemain. EN EXIL… A PIEDAu matin du dimanche 5 février 1939, à 6h, le président de la République, celui des Cortes Diego Martinez Barrio, les personnalités et leurs familles montent dans les voitures de la police sur une piste en mauvais état. L’un des véhicules tombe en panne et obstrue le passage. Las! Il faut poursuivre à pied jusqu’au col de Lli (713mètres), peu après un mas. Les carabiniers attendent au garde-à-vous le passage du cortège. L’ambiance est lugubre. Une large large plaque au sol rappelle en catalan le passage des autorités de la République, moribonde ce jour là. En territoire français, Azana raconte que la descente le long du ravin gelé fut difficile pour ces personnalités habillées en costume et souliers de ville. Martinez Barrio glisse et chute lourdement, suivis par d’autres. Sans doute pressé de regagner les véhicules officiels chauffés qui ont fait le détour par le Perthus, le président salue avec froideur Negrin et rejoint Le Boulou puis Perpignan afin de régler sa situation administrative. Brouillés, les deux hommes d’Etat ne se verront plus. Peu après, Lluis Companys, président de la généralité de Catalogne, et José Antonio Aguirre, président du gouvernement basque, empruntent ce même itinéraire. Les délégations catalane et basque s’attablent à l’hostal des Trabucayres, alors une modeste auberge. On raconte que Luis Companys se fit servir une omelette, mais qu’il ne put la payer… DE NOS JOURS LA VAJOL, 80 ANS APRESUn chemin de terre carrossable mène au "Monument à l’exil » en contrebas du village. Fichée sur un bloc de granit, une grande statue de bronze représente un réfugié et sa fille qu’il tient par la main. La petite, amputée de sa jambe gauche après un bombardement italien, s’appuie sur un bâton. Cette oeuvre est inspirée dune célèbre photographie prise à Parts-de-Mollo et publié le 18 février 1939 dans l’illustration à Paris. Ferran un jeune employé chargé de l’entretien à la Vajol, raconte que sur la route de Maçanet de Cabrenys, Juan Negrin fit aménager une cache secrète dans la "mine de Negrin" avec appartements, monte-charges sur trois niveaux et gardes armés. Cette chambre forte abritait les dernières réserves d’or et d’argent de la banque d’Espagne, ainsi que des valeurs monétaires et objets confisqués aux riches partisans du coup d’état de Franco, à titre de dommages de guerre. L’équivalent de 500 millions de pesetas de l’époque étaient entreposés là, soit 500 millions d’euros d’aujourd’hui. La proximité de la frontière a permis l’évacuation de ce « trésor » par le Perthus. Ces sommes ont servi à rétribuer des fonctionnaires restés fidèles à la République, à venir en aide aux exilés dans les camps ou de par le monde… Ferran rapporte que l’un des sept camions prévus pour le transport du « trésor » n’est jamais arrivé à destination… C’est l’une des légendes qui entoure cet épisode. Le passage de la frontière est matérialisé de nos jours par un grillage et une porte grillagée afin d’empêcher le bétail de divaguer. Côté français, l’actuel chemin recalibré longera clôture électrifiée d’un enclos pour grand gibier, dénaturant cet itinéraire historique. On atteint vite le village français de Las Illas rattaché à Maureillas. Plus d’infoVie et mort des dirigeants républicains Durant son exil, Manuel Azana décède le 4 novembre 1940 à Montauban, ou il est enterré. C’est Jean-Michel Baylet qui a permis la réhabilitation de la tombe et fair réaliser le monument à la mémoire de Manuel Azana. Il a également fait restaurer celle du docteur Pallete (son médecin) qui est juste à côté. Lluis Companys est capturé par la Gestapo et remis par Vichy aux autorités franquistes qui le fusillent le 15 octobre 1940 après un simulacre de procès à Barcelone. Juan Negrin meurt le 12 novembre 1956 à Paris, rejeté par les siens. Il repose au Père-La-Chaise. Negrin n’est réhabilité par le PSOE qu’en juin 2008. Monuments commémoratifsLes monuments commémoratifs en hommage aux républicains espagnols abondent entre La Vajol et Las Illas-Maureillas. Une piste conduit de Ias Illas au col de Manrella, ou trône le monument de granit à Lluis Companys, président de la Généralité, puis descente en voiture jusqu’à La Vajol. Le chemin pédestre de La Vajol à Las Illas par le col de Lli s’effectue en 1h environ et autant pour le retour. Départ ou arrivées à l’hostal dels Trabucayres. Site à consulterhttp://apieddansle66.eklablog.com/de-las-illas-a-la-vajol-les-chemins-de-la-liberte-a114779834
La Retirada (Retirade) ou l’exil républicain espagnol d’après guerreLa guerre d’Espagne a entraîné le départ de plusieurs vagues de réfugiés vers la France, de 1936 jusqu’en 1939 où la chute de Barcelone provoque, en quinze jours, un exode sans précédent. Près d’un demi million de personnes franchissent alors la frontière des Pyrénées, dans de terribles conditions. C’est la Retirada. 1936-1939 : Un pays divisé par une guerre civileÀ
partir de la fin du XIXe siècle, les conflits sociaux et politiques se
succèdent en Espagne et la proclamation de la Seconde République, le 14
avril 1931, vient nourrir l’espoir d’une société meilleure. Le
gouvernement entreprend une série de réformes novatrices, au caractère
progressiste, venant rompre avec les régimes et gouvernements
précédents, fortement soutenus par l'Église et d'obédience plutôt
conservatrice. Les changements opérés face au modèle séculier sont
immédiats et radicaux : séparation de l'Église et de l'État, mariage et
divorce civil, réformes de l'armée, de l'enseignement, réforme agraire,
mesures sociales et professionnelles, statut d'autonomie pour la région
catalane et de façon notable, droit de vote pour les femmes et droit à
l'avortement. Le début de l’exodeL’avancée des troupes franquistes oblige, dès 1936, de nombreux républicains à quitter provisoirement l’Espagne pour fuir les combats. Un exode intérieur jette également sur les routes des milliers d’Espagnols, qui trouvent progressivement refuge en Catalogne. Quand le 26 janvier 1939, Barcelone tombe aux mains du général Franco, la population catalane – et avec elle des milliers de républicains provenant de toute l’Espagne – se dirige vers la frontière française pour échapper à la répression et aux bombardements. Ces civils sont bientôt rejoints par une partie de l’armée républicaine en déroute. Cette retraite – la Retirada – entraîne dans l’exode des centaines de milliers de réfugiés. Le passage de la frontière se fait dans des conditions particulièrement pénibles : les populations sont affaiblies par trois ans de combats et de privations, les cols sont enneigés, l’aviation franquiste bombarde les réfugiés sur les routes catalanes. Civils et militaires sont le plus souvent partis précipitamment, avec peu d’affaires, et ils arrivent en France dans le dénuement le plus complet. Bourg Madame : le pont frontière où passent les réfugiés, les gardes mobiles les aident à porter leurs bagages. 30/01/1939. « Collection F. Berlic ». Partagé entre la crainte de voir des "hordes" de révolutionnaires "rouges" déferler sur le pays et le respect des valeurs républicaines qui accordent asile et hospitalité aux persécutés, le gouvernement français du radical Edouard Daladier décide finalement d’ouvrir la frontière le 28 janvier 1939, mais aux seuls réfugiés civils. Les hommes armés patientent quelques jours de plus sous les bombardements franquistes. Le 5 février, la frontière est enfin ouverte aux soldats républicains. Du 28 janvier au 13 février, ce sont 475 000 personnes qui passent la frontière française, en différents points du territoire : Cerbère, Le Perthus, Prats de Mollo, Bourg-Madame, etc. Un accueil mitigéCes réfugiés ne bénéficient pas d’un accueil optimal. En dépit du soutien de la gauche et des tenants d’une attitude humaniste, la France de 1939 est loin d’être pour les Espagnols la République sœur dont ils espéraient obtenir réconfort et soutien. Rongée par la crise économique, en proie aux sentiments xénophobes, repliée sur elle-même, la société française offre aux réfugiés un accueil plus que mitigé. Avant même la Retirada, plusieurs décrets-lois ont été édictés par le gouvernement Daladier, dont celui du 12 novembre 1938 qui prévoit l’internement administratif des étrangers "indésirables", c’est-à-dire susceptibles de troubler l’ordre public et la sécurité nationale. Les Espagnols sont les premiers à subir les conséquences de cette politique nouvelle en direction des populations allogènes. L’exode des réfugiés espagnols. « 700 enfants, venant de Puigcerda, sont arrivés hier par le train en gare de la Tour de Carol. Les petits réfugiés attendent dans le hall de la gare d’être dirigés vers un centre d’hébergement. » France Presse n°13, 30/01/1939. « Collection F. Berlic ». Le gouvernement français avait envisagé l’afflux de réfugiés à sa frontière mais jamais dans de telles proportions et il se retrouve débordé par la situation. Les autorités déploient les troupes militaires aux différents points de passage. Les Espagnols, comme les volontaires étrangers, sont désarmés, fouillés, identifiés puis envoyés dans des centres de recueil dispersés le long de la frontière pour y être vaccinés et ravitaillés. Dans l’urgence et face à la pression des réfugiés qui se pressent à la frontière, certaines opérations d’identification et de vaccination ne peuvent être menées à bien. Les familles sont séparées. Les femmes, les enfants et les vieillards sont envoyés en train vers les départements de l’intérieur de la France. Plus de 70 départements français accueillent ainsi des groupes de réfugiés civils, durant plusieurs mois, dans des structures d’hébergement diverses, mises à disposition par les municipalités. Les conditions de vie dans ces centres d’hébergement sont variables et dépendent en partie de l’accueil que leur réserve l’équipe municipale en poste et de la mobilisation de la population locale. Les camps d’internementRéfugiés espagnols pendant leur transfert au camp de Barcarès (Pyrénées-Orientales), mars 1939, Robert Capa © Musée national de l'histoire et des cultures de l'immigration Les hommes, eux, sont parqués dans des camps d’internement, montés à la hâte sur les plages du Roussillon et dans le sud-ouest de la France. Quelques groupes de femmes et d’enfants sont aussi du voyage, preuve de la désorganisation des autorités à la frontière. Les camps d’Argelès-sur-mer, du Barcarès et de Saint-Cyprien sont construits à même le sable, par les réfugiés, utilisés comme main d’œuvre par les autorités. Les camps du Vernet d’Ariège, de Septfonds, de Rieucros, de Gurs, de Bram et d’Agde viennent compléter ce dispositif d’internement. Ils sont pensés pour désengorger les camps du Roussillon où sont internés plusieurs dizaines de milliers d’hommes – 87 000 personnes pour le seul camp d’Argelès début mars 1939 (chiffre donné à la date du 6 mars 1939 - archives départementales des Pyrénées Orientales, 31W274). Exode des miliciens espagnols : groupe de miliciens déserteurs, sous escorte de garde mobile, conduit de Bourg-Madame à La Tour de Carol où ils seront refoulés. 04/02/1939. « Collection F. Berlic ». Les conditions de vie dans ces camps, que les autorités françaises nomment elles-mêmes, en 1939, "camps de concentration", sont extrêmement précaires (début février 1939, à l’occasion d’une conférence de presse à propos du camp d’Argelès, le ministre de l’Intérieur Albert Sarraut s’exprime en ces termes : "le camp d’Argelès sur Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose", in Geneviève Dreyfus-Armand, Émile Temime, Les Camps sur la plage, un exil espagnol, Paris, éditions Autrement, 1995, 141 p.). Les
premières semaines, les hommes dorment à même le sable ou la terre,
sans baraquement pour s’abriter. Les décès sont réguliers en raison du
manque d’hygiène et des difficultés d’approvisionnement en eau potable
et en nourriture. Les conditions de surveillance sont drastiques et
assurées par les troupes militaires, tirailleurs sénégalais, spahis ou
garde républicaine mobile. Dans la tourmente de la Seconde Guerre mondialeÀ
la mi-juin 1939, 173 000 Espagnols sont encore internés dans les camps
français. La situation, qui devait être temporaire, se prolonge. Les
autorités favorisent les rapatriements en Espagne pour alléger la
charge représentée par les réfugiés. Nombreux sont alors les Espagnols
à retourner en terre franquiste, pas toujours volontairement. Des cas
de rapatriements forcés sont signalés, notamment au départ des centres
d’hébergement. Certains réfugiés essaient alors d’émigrer en Amérique
latine, refusant le retour en Espagne tant que Franco est au pouvoir.
Le Mexique accueille des réfugiés, mais les effectifs resteront
limités. Alors que la guerre se profile, ceux qui restent deviennent
pour le gouvernement français une possible main d’œuvre pour remplacer
les appelés au front. Les Compagnies de Travailleurs Étrangers sont
organisées dès le mois d’avril 1939 par un décret-loi et des milliers
d’Espagnols, de sexe masculin et âgés de 20 à 48 ans, sont embauchés
dans le but de fortifier les frontières et de participer à des travaux
publics de grande envergure. Les autorités militaires proposent aussi
aux réfugiés espagnols de rejoindre la Légion Étrangère ou le corps des
Régiments de Marche de Volontaires Étrangers. Aujourd’hui, plus de soixante-dix ans après la Retirada, de nombreux Espagnols – anciens réfugiés – sont toujours installés dans les régions françaises, notamment dans le Sud-Ouest. Leurs enfants et petits-enfants se chargent d’entretenir la mémoire de ceux qui, à leurs yeux, ont lutté jusqu’à la mort pour un idéal humaniste Dossier réalisé par Cindy Coignard et Maëlle Maugendre de l'Association Adelante
L'HISTOIRE
En avril 1939, soit moins de trois mois après l’édification des premiers camps tous les observateurs conviennent que ce qui pouvait être amélioré l’avait été. En juillet 1939, plus de 150 000 internés en France avaient été libérés et le mouvement devait s’accélérer avec la déclaration de la guerre où l’on admit les réfugiés qui le voulaient à servir dans l’armée française... D’où les terribles représailles quand notre défaite les transforma en otages et non en prisonniers de guerre. La plupart furent alors envoyés dans les camps de concentration nazis où plus de 10 000 disparurent.En septembre lorsque la guerre éclate, certains réfugiés s'engagent dans le premier régiment de marche des volontaires étrangers. Dorénavant, la mémoire de ceux qui sont tombés, sera préservée à jamais sur le monument qui leur a été dressé au Lido.Article puisé sur : http://www.apra.asso.fr/Camps/Fr/Camp-Barcares.html#doc2 Le CAMP DU BARCARES fut établi au nord de la commune, entre le GRAU-SAINT-ANGE et le LIDO en février 1939. Les baraques furent édifiées par deux pelotons de gardes mobiles rejoints rapidement par 250 réfugiés espagnols et par un nombre important de membres des Brigades Internationales qui seront transférés au CAMP DE GURS le 20 avril 1939. A l'été 1940, des tziganes expulsés des territoires annexés (Alsace-Moselle) y seront également internés. On y trouvera aussi des étrangers jugés "non dangereux" en 1941. Comme dans les autres camps du Roussillon, les conditions de vie y seront des plus précaires : pas d'eau courante, alimentation insuffisante, propagation de nombreuses maladies : dysenterie, typhoïde, tuberculose et paludisme. Le CAMP DU BARCARES était placé sous la direction du Général MENARD et la garde assurée par des militaires français. Sur le plan administratif, il dépendait de l'autorité préfectorale chargée d'en assurer l'entretien et le ravitaillement. A partir de septembre 1939, 30 000 Juifs étrangers avaient été incorporés dans l'armée française, soit dans les régiments de marche des engagés volontaires composés d'au moins 30 % de Juifs, soit dans la Légion Etrangère ou dans les armées polonaise et tchèque en France. Après l'armistice, ils furent démobilisés, internés ou enrôlés d'office dans les GROUPEMENTS DE TRAVAILLEURS ETRANGERS (G.T.E.) institués le 27 septembre 1940. Tel semble être le cas de Léon STOERMAN, -roumain d'origine ?-(il dit avoir écrit en Roumanie) qui appartenait au 2ème REGIMENT DE MARCHE DE VOLONTAIRES ETRANGERS se trouvant au BARCARES le 21 décembre 1939 et réclamant certificat de domicile et certificat d'hébergement. A la date du 10 mars 1939, Jean YBARNEGARAY, futur ministre de la Jeunesse et de la Famille du Gouvernement de Vichy, donnait le chiffrede 13 000 internés pour le Camp du BARCARES.
Les réfugiés entament la construction de leurs baraques. En août 1939, ils sont plus de 38 000 alors que plus de 4 000 ont déjà été redirigés vers d’autres sites.
Une vue du Camp des réfugiés en provenance d'Espagne. Cependant, à l’automne 1940, les tziganes originaires d’Alsace-Lorraine sont internés dans des camps, à Argelès-sur-Mer et au Barcarès, camps créés à l’origine pour accueillir les réfugiés espagnols, les juifs et les " étrangers ressortissants de pays ennemis ". Le premier est dissous à la fin de 1941, le deuxième en juillet 1942, leurs occupants catalogués nomades ont alors été transférés à Rivesaltes (ouvert en 1938, fermé à son tour en novembre 1942). Le 23 juin 1942, Vichy proclame la liquidation du camp. Celui-ci s’était internationalisé et avait constitué un îlot spécial réservé aux Gitans, désormais adressés au camp de Salliers. - Ii - REGIMENTS DE VOLONTAIRES etrangers
HISTORIQUE
Plans du camp du Barcarès
Défilé au camp
Légionnaires au camp
Carte postale du CAMP DU BARCARES du 21-12-1939 pour
PARIS.
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